Nous avons affaire ici à un des plus importants
traités de logique du Moyen Âge. Jean Buridan (1292-1363) y élabore
une axiomatique des propositions dont on ne connaîtra pas d'équivalent
avant le XIXe siècle. Pour la première fois, le
grand public cultivé d'expression française dispose d'une traduction
qui lui ouvre les portes d'un univers peu fréquenté par les historiens
de la philosophie. Le maître picard (Jean Buridan est né à Béthune,
Picardie) divise son traité en quatre grandes parties: la première est
consacrée à la définition d'une conséquence et aux conséquences de type
assertorique; la deuxième aux conséquences de type modal; la troisième
aux syllogismes constitués de propositions assertoriques; la quatrième
aux syllogismes constitués de propositions modales. Reprenant à quelques-uns
de ses prédécesseurs la notion de modale composée et de modale divisée,
il leur donne une extension inférentielle extrêmement étendue et nuancée,
spécialement lorsqu'il s'agit d'une universalisation du discours. De
la même façon, il étudie les conséquences dont les termes sont droits
et/ou obliques, leur attribuant une capacité de rétention de sens différente
lorsqu'il s'agit de constituer une conséquence logique.
Cette traduction du Traité des conséquences est suivie d'une traduction de l'Introduction
de son Commentaire des Petites
Sommes de Pierre d'Espagne, dans laquelle il met au point la sémantique
des termes logiques.